jeudi 14 février 2008

Rôle social et culturel de l'alimentation

Les facteurs socio-économiques, culturels, politiques, historiques, religieux et écologiques exercent une influence sur ce que nous mangeons ou ne mangeons pas. Manger ne signifie pas simplement se nourrir, car l'alimentation occupe une place bien plus large dans notre vie. Elle joue notamment un rôle très important dans les relations sociales et économiques des individus. Un aliment est certes un produit, mais à côté de cela il peut faire fonction de symbole du statut d'une personne ou encore refléter son identité. C'est donc aussi une raison pour laquelle nous le consommons.

La nourriture, symbole du statut

Les classes sociales aisées se distinguent aussi des autres couches de population par la consommation de certains aliments (champagne, caviar, huîtres, foie gras,…) et via les bonnes manières à table.

La nourriture, symbole de pouvoir

A une certaine époque, la femme avait au sein de la famille un certain pouvoir, car elle gérait seule l'approvisionnement en nourriture. Lorsqu'elle sortait, elle servait ou privait son mari et ses enfants d'un repas savoureux. Ce pouvoir peut aussi s'exercer réciproquement. En effet, tout enfant qui refuse de la nourriture dispose d'un moyen de pression considérable De même, au niveau macro-économique, l'on utilise ce genre de pression. Les grévistes de la faim, par exemple, souhaitent ainsi influencer la politique. Certains dirigeants qui empêchent la distribution alimentaire ou qui font en sorte qu'elle ne soit accessible que pour certains groupes de populations utilisent la nourriture comme pouvoir.

La nourriture, symbole d'identité

Certaines personnes utilisent également leur nourriture pour montrer qu'ils appartiennent à une autre culture. Beaucoup d'émigrants conservent leurs propres habitudes alimentaires pour se différencier de la population du pays où ils vivent. Grâce aux nombreux restaurants chinois, thaïlandais, grecs ou italiens, nous avons également accès à d'autres cultures alimentaires.
Certains groupes de population se distinguent également de la masse principalement à travers la consommation de produits alternatifs ou écologiques (biologiques).

La nourriture, un médiateur de la communication du contact social

Manger ensemble favorise le contact social entre les individus. Rien n'est plus agréable que s'attabler et discuter ensemble. Que seraient les jours de fête (mariage, anniversaire, communion,…) ou les réunions de travail sans un repas ou un verre… C'est aussi autour d'une bonne table que la famille transmet ses valeurs et ses normes de génération en génération. Manger ensemble signifie aussi apprendre ce que l'on peut ou ce que l'on ne peut pas faire en société. Les relations sociales sont entretenues autour d'un verre ou d'un bon repas.

Rôle culturel et religieux de l'alimentation

L'alimentation fait partie intégrante de notre culture. La culture belge se manifeste à travers des habitudes et des traditions culinaires qui se différencient clairement, par exemple, des pays du Sud de l'Europe. Ces traditions ont une histoire qui remonte aux habitudes alimentaires de nos ancêtres et qu'ils nous ont transmise. Même au sein des régions, il existe différentes habitudes et traditions. Dans notre société multiculturelle contemporaine, nous entrons régulièrement en contact avec des aliments, des habitudes et des traditions qui sont nouveaux pour nous. Aussi, pour le moment, on est confronté à une grande offre de produits exotiques.

Les convictions religieuses jouent également un rôle très important dans la manière dont nous nous alimentons. Plusieurs religions comme le Christianisme, le Judaïsme, l'Islam, le Bouddhisme et l'Hindouïsme observent des règles spécifiques sur le plan de l'alimentation..

Ainsi, la religion islamique interdit la consommation de sang, de la viande de porc, l'alcool et d'autres produits qui engendrent une dépendance. Les Islamistes jeûnent également à l'occasion du Ramadan.

Les Juifs subdivisent les denrées alimentaires en produits kascher (autorisés par la loi hébraïque) et non kascher. Par conviction religieuse, la consommation de sang et de viande de différents animaux leur est interdite. La viande doit également être strictement séparée des produits laitiers. La loi hébraïque prévoit également quels végétaux sont autorisés à la consommation. Enfin, les juifs veillent toujours à ce que des aliments kascher n'entrent pas en contact avec des aliments non kascher.

Les Bouddhistes ne peuvent pas manger de viande et de légumes de la famille des oignons. Comme source de protéines, ils mangent principalement des graines de soja et du gluten de froment. Les produits qui induisent une dépendance sont également formellement interdits chez les Bouddhistes.

Les Mormons sont encouragés à suivre une alimentation qui soit aussi saine que possible. La consommation de boissons riches en caféine comme le café ou le thé n'est pas autorisée.

L'Hindouïsme ne connaît pas réellement de rites alimentaires, bien qu'il y ait une forte influence de la culture sur la consommation des denrées alimentaires. En raison de leur croyance en la réincarnation, les Hindous des classes sociales supérieures sont végétariens. Les autres Hindous ne mangent pas de viande de bœuf étant donné que les vaches sont sacrées. L'emploi de l'alcool et l'excès d'épices est également déconseillé. La propreté des aliments est une priorité pour les Hindous.

Chez les Catholiques, il n'y a pas encore si longtemps, le vendredi était le jour du poisson. A l'occasion du carême, les repas doivent également être plus "sobres".

La gastronomie

La Belgique a une grande réputation dans le domaine de la gastronomie et figure au top de la " Haute Cuisine " sur le plan international (par habitant, la Belgique a autant d'étoiles du Michelin qu'en France).

Ainsi, ce sont les Bénédictins belges qui ont inventé la bière et seules les vraies bières trappistes ont une origine belge. Le Flamand Charles de l'Ecluse a contribué de manière importante à la distribution de la pomme de terre en Europe.

A côté de plats mets typiquement belges, la Belgique a également toute une série de produits typiques. Ainsi la Belgique compte entre autres plus de 80 fromages différents, une grande variété de pâtisseries, plus de 400 sortes différentes de pralines et une grande variété de bières, allant de la pils blonde aux bières d'abbaye.

La plupart des Belges aiment bien boire et bien manger. Nous disposons d'un large éventail de recettes culinaires pour les coqs-amateurs. Les gastronomes qui préfèrent aller au restaurant peuvent choisir parmi un nombre impressionnant d'adresses de restaurants de qualité.

Tout magazine familial qui se respecte a une rubrique culinaire avec recettes et des tuyaux culinaires. A la TV avec les chefs-coqs ou sur Internet (par exemple sur le site http://www.le.gastronome.net), on peut également trouver facilement des informations sur des restaurants, des produits et des recettes spécifiques.

La culture alimentaire

Selon certaines études, les changements des habitudes alimentaires de groupes définis de population ne sont pas automatiques même si l'offre évolue. Il faut en effet toujours tenir compte de ce que l'on pense de l'alimentation, mais aussi de ce que l'on connaît sur l'alimentation. Il existe d'énormes différences culturelles entre ce que l'homme fait, pense, croit et sait à propos de la nourriture. La culture alimentaire d'un groupe défini de la population est déterminée par:

  • La connaissance de l'aliment
  • Les attitudes face à un aliment
  • Les pratiques, les habitudes alimentaires
  • Les convictions religieuses
Entre ces différents composants se tisse une relation réciproque. Ainsi, la connaissance influence les pratiques et vice versa. La modification de l'un des composants peut avoir des répercussions sur les trois autres composants. Si ce processus peut s'avérer très souple, la modification de la connaissance sur un aliment déterminé (par exemple, via l'éducation alimentaire) ne sera pas facile à introduire dans la pratique, car elle peut s'opposer de manière virulente à des attitudes ou des convictions.
C'est seulement avec une connaissance approfondie de la culture alimentaire et via une communication adéquate que l'on peut envisager un changement des habitudes alimentaires.

in http://www.alimentationinfo.org/fra/gezondhC.htm

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